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RECIT DE VOYAGE LANGTANG

LANGTANG - GOSAINKUND - HELAMBU

28 MARS - 18 AVRIL 2008

Les chiffres : 7 népalais, 9 voyageurs, 14 jours de marche, 15 jours pour le Trek, 128 km environ, 70 h environ de marche maximum.


Dominé par le Langtang Lirung (7 225m) et le Big White Peak (6 979m), le massif montagneux qui s'élève au nord de la vallée de Katmandou comprend deux vallées, à 32km de Katmandou. Elles permettent d'effectuer une belle randonnée d'environ 15 jours. Au nord, la vallée du Langtang est une vaste plaine glaciaire qui se prolonge par des prairies où l'on peut observer des troupeaux de yacks, de dzos et des villages d'architecture tibétaine. Le Parc national du Langtang crée en 1973, s'étend sur 171 000ha et englobe les bassins supérieurs de la Trisuli et de la Bhote Kosi. Son altitude varie entre 790m, au bord de la Bhote Kosi, et 7234m au sommet du Langtang Lirung. Au sud-est,la vallée d' Helambu constitue une poche de peuplement sherpa qui bute sur les monts du Jugal Himal. Ces monts prolongent le sommet du Shishapangma (8 046m) qui s'élève en territoire tibétain et n'est autre que le Gosaïthan décrit dans Tintin au Tibet.

La principale activité des langtang-bhotiva est l'élevage des yacks et des tsauris. Les troupeaux transhument au rythme des saisons, descendant dans la forêt au-dessous de Ghora Tabela, puis remontant dans la partie la plus reculée de la vallée de la Langtang Khola. Ils allaient même autrefois jusqu'aux plateaux du Tibet. C'est pourquoi il y a des villages d'été dans cette portion de la vallée. Autour, du village de Langtang, quelques maigres cultures de pommes de terre, d'orge et de Sarrazin, contribuent à assurer l'auto-suffisance. La vallée abonde de témoignages de la tradition tibéto-boudhiste. D'innombrables mantras gravés dans la pierre accompagnent le voyageur le long des murs de prières entre Langtang et Kyanjing.

Les chinois ont fermé progressivement l'accès à certains pâturages d'été traditionnels de l'autre côté de la frontière et supprimé le principal débouché pour le beurre réduit (ghee), seul produit de transformation du lait jusqu'alors. Le fromage est acheminé à dos de porteurs jusqu'à la capitale. Puis, il est exporté vers l'Inde.

Deux cols principaux permettent de relier la vallée de Langtang à celle d'Helambu, d'avril en novembre. L'ensemble des lacs glaciaires du Gosaïnkund, lieu de pèlerinage shivaïte, à la pleine lune d'août, se termine à 4 610m par le col de Surjakund ou Lauribinayak qui permet de rejoindre Tarkegyang, le principal village d'Helambu.

La traversée par le col Ganga La (5122m), son nom signifie " le col de la Grande Neige " d'un accès rendu plus difficile à cause de l'altitude et de la neige peut aussi permettre l'accès à la vallée d'Helambu.

Helambu est le nom de la contrée qui correspond géographiquement au bassin de la rivière Melamchi Khola. Le Langtang désigne la haute vallée de la Langtang Khola, au nord d'Helambu, là où la rivière rejoint la Bhote Kosi pour former la Trisuli, près de notre village de début de trek Syabrubensi.
Ce trek va nous permettre d'admirer une grande variété de paysages, une sorte de raccourci - depuis la vallée de Katmandou surpeuplée jusqu'aux étendues désertiques des neiges éternelles dans les montagnes arides proches du Tibet.

La variété de sa flore est extrême, en raison des grandes différences d'altitude et des multiples micro-climats en résultant. Jusqu'à 1000m, on trouve des arbres tropicaux comme le sal ; les chimas ou castanopsis des Indes, et les chirs poussent dans la zone subtropicale entre 1000 et 2000m : les chênes et les hemlocks de l'himalaya se plaisent entre 2000 et 3000m, surtout dans les parties humides. Dans les zones subalpines, ce sont des conifères qui dominent, dans les régions les plus sèches, les pins et les mélèzes, tandis que les rhododendrons poussent absolument partout. Les mélèzes sont très intéressants à étudier au Langtang en raison de la répartition inhabituelle des différentes espèces.

Parmi les petits mammifères, on peut trouver le petit panda, la martre à cou jaune, le lièvre siffleur, plus quelques espèces de loups et de musaraignes. Il y aurait aussi sur les versants de la vallée, une population de 200 têtes et donc 800 pattes de thar de l'Himalaya. Il y a aussi les ghorals, les serows, les sangliers, les muntjacs et les chevrotains musqués. La famille des singes est représentée par les macaques rhésus et les langurs, tandis que l'ours noir de l'Himalaya est l'unique spécimen de son espèce.

Plus de 180 espèces d'oiseaux ont déjà été répertoriées, dont le rouge-queue à tête blanche espèce rare (roro et manu), le bec d'ibis et l'indicateur (surprenant). Les phasianidès, les perdix, les aigles, les vautours….

Voilà de quoi faire sauter vos batteries et vos mémoires !!!

Jour 1, 29 Mars : Départ de Paris 11 h 30 Roissy 1 Arrivée Bahrein 19H30 nuit à Bahrein
Jour 2, 30 Mars : Départ de Bahrein 10 h 15 arrivée 17 h 40 Kathmandu (1336m)
Accueil d'Exotic Trek et transfert sur Kathmandu nuit à l'hôtel Harati

Passage de la douane sans attendre car nous aurons rempli tous les papiers de débarquement et d'immigration à l'escale de Bahrein. On peut payer le visa en euros mais mieux en dollar 30$ pour 60 jours au niveau coût. ( Surtout avoir avec vous une photo d'identité )
Repas au Helena
Régler permis de trek (3 photos) et user d'Internet (très lent) ou du téléphone (cher)

Jour 3, 31 Mars : Journée libre visite et achats pour le trek nuit à l'hôtel Harati

Balade à Swayambunath à pied
Repas au Helena et au Weiser guest house (avec bruit de fond)

Jour 4, 01 Avril : Départ en bus pour Syabrubenshi (1450m) 8 à 10 h en minibus
Réveil à 6h30.
Bouclage des sacs… dépôt des passeports et des cartes bleues dans le coffre et du surplus d'argent.
Le bus est dans la cour. Il est vite chargé. Pendant ce temps nous prenons un petit déjeuner excellent.
L'équipe népalaise est là et au complet.
Il y a Pradip, notre guide et co-directeur de l'agence Exotic Treks depuis peu. Il parle parfaitement bien français.

Un sirdar (accompagnateur) : Rohit

Cinq porteurs :
Premier porteur : Ratna Tamang (on l'appelle aussi police car la première fois qu'on a fait sa connaissance il portait un tee-shirt avec une énorme inscription : POLICE ; ça lui est resté.) C'est un infatigable porteur, toujours souriant. Il aime chanter et il est aussi un fameux danseur. Très serviable
Karsang Kamcha très souriant et très débrouillard
Karsang cuistaud et sirdar très compétent
Surya cuistaud excellent chanteur et danseur et très souriant
Enfin Ngema bon musicien (tambour) mais moins expérimenté.

En route " Jam jam " ; et c'est parti pour 10 heures de tape-cul pour 145 km.
Sortie de Katmandou vers le nord ; on passe le parc de Nagarjun où ont été assassinées une jeune Allemande et Céline Henry (une jeune instit de Bretagne) ; c'était il y a trois ans déjà à l'automne. Une longue grimpette et on quitte la vallée de Katmandou.
On redescend sur Trisuli bazar par une route en lacets dans un décor de rizières en terrasses magnifique.
Au bout de 5h, voilà Trisuli (Ghunde) (qui porte le nom d'une des grandes rivières du Népal ; elle part du massif du Langtang pour parcourir ensuite toute la vallée de Katmandou). On s'arrête pour manger notre premier dal bhat. Mmmmm, c'est bon ! A partir de maintenant, on en aura bien souvent !
Aie aie aie, maintenant la route s'est transformée en piste de terre et cailloux ; et on est secoués et ballottés comme des sacs de noix ! Enfin, disons-nous que ça pourrait être pire, ce n'est pas la mousson et la piste n'est pas emportée par des glissements de terrain comme ça arrive assez souvent par ici à la saison des pluies.

Voici Dunche (2030m) aux nombreus postes de contrôle et une heure après avoir emprunté une piste étroite et tortueuse, voire péilleuse, voici Syabru Bensi (1450m). Il est 18h et nous sommes partis depuis 8h30 !
Le guesthouse choisi est le Sky Guesthouse ; simple mais propre. La couchette me paraît bien rude ; la nuit va être dure aux hanches.
Douche bien chaude, repas correct et au lit sans tarder ; nous sommes rompus !
Subolatri… bonne nuit les petits

Jour 5 02 Avril : Syabrubenshi (1450m) - Lama hôtel (2470m) 6 à 7h de marche - 10km D=1200m

La nuit a été bonne ! Mais on dort un peu, puis on se réveille, on somnole et on a l'impression de ne pas avoir dormi beaucoup. Ca nous arrivera assez souvent sur ce trek.
En fait on est un peu soulagés de se lever vers 6h. La température est un peu fraîche.
Petit déjeuner au guesthouse : thé, nescafé, omelette, crêpes et pancakes.
Et c'est parti pour 14 jours de trek ! Photo de départ sur la route qui conduit au Tibet tout proche.
7h30 C'est parti, bistaré,bistaré… doucement, doucement… Ah le bonheur de faire les premiers pas dans ce décor magnifique avec quelques bonnes vieilles raclures à l'amitié inoxydable depuis nos rencontres au Mustang, Annapurna, Manaslu et Dolpo et d'autres qui sont venues rejoindre le troupeau, nous sommes cette fois neuf pour cette aventure. Premier pont suspendu sur la rivière Bhote Koshi. Au bout du pont, deux options : à gauche par Sherpagaon (l'ancien chemin) 2563m et à droite par Bamboo lodge. On prend à droite par le vieux village de Syabru Bensi (le syabru du bas) ; il y en a un autre plus haut (Thulo Syabru). Le chemin après un autre pont suspendu commence par longer la rivière Langtang Khola sur sa rive droite. On est dans une vallée très encaissée au milieu d'une forêt assez sauvage. Ambiance plus " jungle " que montagne pour cette première journée de trek. (il existe encore des chasseurs de miel comme en atteste ce bout de corde qui pendouille) et les nombreux nids d'abeille.

Montée longue et pénible pour arriver en milieu d'après-midi à Lama Hôtel, toujours dans la forêt.
Au loin, devant, on aperçoit au détour d'un virage les premières neiges du Chimisedang Lekh qui culmine à environ 5800 m. Nous ne sommes pas loin du Langtang Lirung 7 234m, mais trop au fond de la vallée nous ne l'apercevons pas encore. Ce sera pour dans quelques jours.

Le chemin monte par paliers en suivant le dénivelé de la Langtang Khola, rivière tumultueuse qui descend des glaciers de la haute vallée. Nous ferons toute cette première partie de trek, accompagnés par le bruit assourdissant du torrent.

Le chemin est confortable pour nos pieds. C'est bien pour commencer. Première pause thé vers Pahare Hôtel, premier lodge bar restaurant sur le chemin du Langtang. Il y a déjà quelques voyageurs qui montent, d'autres qui descendent. C'est clair que le Népal est redevenu une destination prisée des trekkers. Nous ne serons pas seuls comme dans le trek du Dolpo ou du Manaslu voir du Mustang. Au -dessus de nous nous devinons sur une crête le village de Thulo Syabru 2210m.
Bistare bistare… Nous repartons pour monter jusqu'à 1950 m à Bamboo lodge, environ 80% d'oxygène où nous avons choisi le Sherpa Hôtel. On opte pour une belle terrasse pas loin du torrent qui gronde en permanence ; on s'installe sous des paillotes à l'abri du soleil qui tape et voici qu'arrive une platée de pommes de terre à la sauce népalaise accompagnée de black tea et de fromage, plus un carré de chocolat.
Petite sieste pour les uns, chose qu'il faut éviter en altitude, les autres excursionnent tout autour, regardent les produits d'artisanat vendus par les lodges. Ne nous chargeons pas trop les amis…
Jam Jam, on y va… On y va… c'est reparti. L'orage tonne autour de nous dans le massif, quelques gouttes de pluie nous rafraîchissent le visage, puis elles nous font sortir les capes de pluie.
Ah mais cette fois le chemin monte bien, et constamment ; Il faut doser son effort pour assurer la durée de la marche : lentement, mais sûrement. Tiens, des singes Langur nous regardent passer perchés sur les hautes branches des arbres. On arrive ensuite à Rimche, joli hameau situé sur une crête, où il y a un téléphone! La forêt est souvent agréablement parfumée.

Nous changeons de rive et nous voici à gauche du torrent jusqu'à l'arrivée à Kianjin Gompa où nous frôlons des rhododendrons d'un rouge vif.
Pause salutaire et réconfortante à Langtang view hotel. L'endroit est sympa et domine le torrent. On y resterait bien ! Mais il faut repartir pour atteindre Lama Hotel. C'est un village de lodges situé à 2340m. Notre hôtel, le Jungle View est en haut du village. Un bâtiment à étages pour les chambres le long d'une coursive. Le feu ronfle déjà dans le poêle central.
Dégustation d'une bonne San Miguel pour fêter la première journée de trek. Enfin, vers 18h30 on descend avec pastis et autres breuvages pour le premier apéro de l'expédition pour certains. Ca va vite devenir un rite vespéral.
Repas de Dal Bhat. La fatigue de la première journée se fait sentir ; le groupe se délite vite et s'alite aussi vite (ah la beauté de la langue française !)
Subolatri… bonne nuit - bonsoir… le sommeil va promptement venir. Les matelas mousse sont plus épais que ceux d'hier ; les hanches vont un peu se refaire une santé. Mais il fait frais. Une couverture ne sera pas de trop par dessus le duvet.

Jour 6, 03 Avril : Lama hôtel 2340m- Langtang (3330m) 6 à 7h de marche 10km D=1000m

Lever à 5h45
Toilette sommaire ; petit déjeuner avec chapatis de la confiture et du miel.
Départ à 7h30.
Nous montons toujours le long de la Langtang Khola sur un beau sentier ombragé. Il fait bien frais et nous supportons polaires et gore-tex. La montée est progressive et régulière sur un sentier confortable. Bien sûr il y a de plus en plus d'escaliers de pierre typiques du Népal ; il faut s'y faire et ne pas en espérer la fin avec trop d'impatience. Ils sont toujours plus longs que ce qu'on imagine et une seule solution s'impose : lenteur et régularité.

Nous commençons à apercevoir le Langtang Lirung qui domine tout le pays du haut de ses 7234m. C'est un sommet massif, imposant et naturellement blanc de neiges et de glaciers. On voit enfin de "vraies" montagnes! Les rhododendrons sont en fleurs roses, rouges et blanches.
Nous faisons la pause repas à Ghore Tabela (Thiangsyapu) qui signifie l'étable aux chevaux (donc l'écurie… à rapprocher de Ghorepani qui signifie l'eau pour les chevaux !). Nous sommes déjà à 3010m, 68% d'oxygène.
Poste militaire : stop, contrôle des permis de trek ! Pradip inscrit nos noms numéros de passeport et de visa et la date de notre passage.
On repart assez vite sous une forêt de petits rhodos ; certains sont en fleurs. La montée n'est pas trop dure, mais l'effet de l'altitude commence à se faire sentir, le groupe s'effiloche.

Mais oui, à partir de 2800m la pression d'oxygène diminue sensiblement avec 70% d'oxygène et la respiration se fait plus courte. Courage, on se reposera ce soir à 3514m, 64% d'oxygène. On passe quelques fermes isolées, dont le toit est fait de végétaux tressés. Il s'agit cette fois d'un vrai village. On se sent vraiment en montagne.
Nous découvrons bientôt nos deux premiers yacks sur un petit plateau exposé aux vents fous de la montagne. Pratique ce moulin à prières qui fonctionne tout seul! Plus loin ce sont des dzos (croisement du yack et de la bufflonne) que l'on voit au pâturage. Le yack est un animal extraordinaire ; il vit uniquement en altitude entre 3000 et 6000m ; il est un porteur infatigable, on utilise son lait pour faire un beurre délicieux qui agrémente le thé local, pour faire du yaourt excellent (yack curd), on utilise sa sous-couche de laine pour faire des vêtements et des couvertures très chaudes, et ses poils extérieurs ou son crin pour faire des liens, des cordes. Enfin, le cuir sert à faire des sacs, des sommiers de lits, des objets divers et inusables.
Cet après-midi les pauses sont nombreuses car on n'a pas trop de chemin à parcourir et il faut ménager le marcheur.

Le Tsergo RI (presque 5000m) apparaît plus haut dans la vallée (il ressemble un peu à un volcan) Le Tsergo Ri est dans les nuages. Au premier plan le Langtang Village, il est 16h30. C'est encore un village de lodges. Le vieux village est un peu plus haut. Nous sommes désormais dans une zone d'influence tibétaine très marquée ; on découvre des stupas, des murs de Mani ; les drapeaux de prière flottent au vent, et même des drapeaux tibétains. La religion bouddhiste du Langtang est très influencée par la vieille religion Bön du Tibet (http://fr.wikipedia.org/wiki/Bön). Nous logeons dans un lodge en haut du village l'Eco Guesthouse juste devant un petit mur de Mani ; derrière, un grand stupa avec des drapeaux de prière qui claquent au vent emportant dans leur mouvement les mantras portées par les chevaux ailés : om mane padme ommmm !!!
Monastère situé un peu au nord du village, très belles peintures et vieux livres de prières. Poste office, Hôpital,
Notre hôtel s'appelle l'Eco Guesthouse ; il dispose d'une douche chaude. Notre groupe se ventile dans ses appartements, les Népalais ensemble. Une douche chaude…
Et pour prolonger la tradition : apéro et repas de dal bhat.
Dodo à 20h car la fatigue commence à se faire sentir après une bonne journée avec presque 1000 m de dénivelé. Et puis, il commence à faire bien frais. On sera bien dans ses plumes.
Subolatri les amis… Faîtes de beaux rêves.

Jour 7, 04 Avril : Langtang (3330m) - Kyanjin Gompa (3870m) 3 h à 4 de marche 7 km D=600m

Nuit assez moyenne, les hanches endolories du premier jour génèrent une petite douleur qui provoque des réveils et le sommeil est haché. Mais aussi, nous sommes à plus de 3300, 66% d'oxygène et il commence à devenir normal d'avoir un sommeil fractionné et plus agité.
Réveil à 5h45 LE JOUR DU CONSTAT POUR LES GLOBULES ET DU SUIVI DES CONSEILS POUR LES PREMIERS JOURS….
Petit déjeuner : Thé, omelette, chapatis bien bourratives.
L'étape est très courte et nous avons convenu de prendre notre temps. Du reste, le paysage est devenu beaucoup plus grandiose avec la vallée ouverte du haut Langtang et nous aurons en route beaucoup de choses à admirer.
Nous nous mettons en branle vers 7h30.
Le chemin est très agréable, le panorama magique. Il faut toujours passer à gauche des édifices religieux. Ces murs sont faits de pierres gravées de prières : des mani. Nous arrivons en milieu de matinée et en profitons pour aller voir un petit monastère un peu à l'écart du village.
Le chemin serpente entre des pelouses d'alpages où paissent yacks et dzos flegmatiques (enfin, en apparence… je n'irais pas les exciter car ils ont des cornes impressionnantes et effilées !)
On voit aussi des chevaux et des moutons tout aussi débonnaires.

L'allure est à la promenade ; on musarde plutôt qu'on ne marche et on prend bien le temps de tout observer, les plantes (on découvre de très beaux iris nains) des daphnés bien odorants et bien d'autres, les animaux et les gens car le chemin ici est très animé (par ceux qui montent et ceux qui descendent) et on croise très souvent des touristes et des porteurs.
Nous longeons de très longs murs de Mani. Il faut toujours passer à gauche des édifices religieux. Ces murs sont faits de pierres gravées de prières sur plusieurs centaines de mètres ; parfois il y en a deux en parallèle. Il faut toujours passer à gauche des édifices religieux.
Le paysage est magnifique et nous sommes récompensés après la longue marche d'approche. Nous sommes environnés de sommets enneigés de toute beauté culminant à 6000 ou 7000 mètres ou plus. Sur notre gauche, le Langtang Lirung, les sommets des langtang 1 2 3, en face au loin mais impressionnant, le Ganchenpo (6300m), sur notre droite le massif du Gosainkund et bien d'autres sommets et glaciers.
On s'élève progressivement en altitude sans trop souffrir. Parfois un petit raidillon nous fait sentir un peu que nous ne sommes plus au niveau de la mer.
Enfin, vers 11h30 nous apercevons les premières maisons de Kianjin Gompa (3730m) 62% d'oxygène. Le village est sans intérêt, uniquement constitué de lodges recouverts de tôles ondulées souvent bleues comme il est typique en montagne, au Népal.
Notre lodge le View Point Hotel est récent et apparemment bien confortable. Nous disposons d'une douche et de toilettes à l'intérieur (à notre étage), ce qui est fort rare. Nous prenons possession de nos chambres.
Repas de midi avec pommes de terre et oignons et un pain aloopanatha et fromage de yack (il faut dire qu'il y a ici une fromagerie construite par une équipe venue de Suisse ; Certains la visiteront, d'autres poursuivront une ascension de 100 m de dénivelée sous la neige pour mieux s'acclimater.
Visite du monastère, avec ses anciennes peintures représentant les divinités tutélaires ou malfaisantes et dont il vaut mieux se concilier les bonnes grâces. Om mane padme ommmm!!!
Retour au Lodge pour un thé, toujours sous la neige. Le froid commence à tomber et les mains commencent à geler ! Brrrr ! la soirée sera fraîche. Les nuits commencent à être fraîches (3,5°C le matin dans la chambre).
En altitude, tout est compliqué : il faut souvent amener l'eau dans des bidons et porter le bois pour faire la cuisine et se chauffer. Mieux vaut essayer de commander le même plat pour tous: c'est plus simple pour la cuisinière et on attend moins longtemps (quand même souvent 1 h en général)
Le fourneau est fait de pierres recouvertes de cet enduit blanc fait entre autres avec de la bouse de yak.
Cette bouse sert aussi à se chauffer car ce combustible se trouve sur place!
La journée a été superbe ; ce soir la brume monte. Et il commence à neiger… Dur , dur pour demain… On devait faire une escalade à 4984 m et un départ très tôt… Demain c'est demain… proverbe népalais…
Jour 8 05 Avril : Kyanjin Gompa (3870 m) - Tsergo Ri (4984m) - Kyanjin Gompa (3870 m) 5h environ 6 km D=700m
Vers 4H30 du matin, je me retrouve avec Manu dans le couloir et Pradip pour jeter un coup d'œil dehors… Il a neigé et il neige encore donc pas question de partir tout de suite… On se recouche…
On se lève vers les 6H30 et on discute, deux groupes la veille avaient été mis en place en fonction de la forme et des difficultés. Aujourd'hui, en fonction des évènements climatiques et de l'heure, on décide tous de partir ensemble et de voir au fur et à mesure de la matinée si on pourra tenter l'ascension du Tsergo Ri, pic qui surplombe le village à 4984m, 51% d'oxygène. L'ascension difficile, dans la neige, nous a conduits sur une crête, au-dessous du dernier raidillon, vers 4500m, 55% d'oxygène, la glace et le brouillard nous ont empêché d'aller plus loin. Je crois qu'en outre on était un peu tard pour faire l'aller et retour. De là-haut on a une vue exceptionnelle sur les glaciers du Tabo Gi, du Lirung et sur toute la haute vallée, jusqu'au fond tout blanc de neige et de glace. Vers la Gauche (l'est) la vallée remonte vers Langshisha Kharka.
Redescente assez facile, enfin pour certains jusqu'au Lodge…
L'après midi les plus courageux ont marché jusqu'aux lacs sis en contrebas du village. Les autres on fait la sieste ou leurs cartes….

Jour 9, 06 Avril : Kyanjin Gompa (3870 m) - Lama Hôtel (2470m) 6 h de marche 18,5km
D= -1400m

Réveil à 5h45
La tête en chou fleur pour certains! Enfin, ce soir ils seront 1400 mètres plus bas ! Lever de soleil sur le Langtang Lirung (plus de 7000 m)

Jam-jam… nous partons vers 7h15. L'allure de la descente est rapide mais se fait sous une abondante chute de neige. Nous arrivons à Langtang où l'on s'arrête pour prendre un thé chaud bienvenu dans un bathis sympathique, après deux petites heures de marche, toujours dans ce décor monstrueux de sommets et de glaciers. Profitons en, pendant deux ou trois jours nous en serons privés. Partout dans le pays on rencontre des porteurs de bois (à deux jours de marche de lieu de production). La population s'accroît régulièrement et les ressources naturelles sont insuffisantes. Il faut aller chercher le combustible de plus en plus loin.

Nous passons devant l'école de Langtang fermée pour cause de vacances.
Descente sans histoire jusqu'à Thangsyap sous la pluie qui a remplacé la neige.
Nous reprenons notre descente dans la forêt. Le chemin est magnifique entre des rochers moussus imposants et sous des arbres vénérables eux aussi garnis de mousses pendantes impressionnantes, de fougères et autres plantes parasites ou épiphytes. Nous longeons la Langtang Khola très impétueuse et pentue en haut de la vallée.
Nous croisons des porteurs chargés comme des bêtes de somme, et parfois des femmes tout aussi chargées. Parfois c'est un troupeau de yaks ou de dzos que l'on croise.
On retrouve Ghore Tabela où on s'arrête pour déjeuner.
Et revoilà le chemin en sous-bois si beau et si agréable dans la descente : Et dire qu'on a monté tout ça pour ensuite le redescendre ! Ah c'est bien des touristes ! Mais quoi, il n'est pas encore là ce Lama guesthouse ? Il se fait un peu désirer ce soir. On a quand même 1400 m de dénivelé (négatif, mais quand même) dans les guibolles, bondla !
La descente a été bien longue, demain nous aurons nos premières courbatures. Décidément, ça fait moins mal aux jambes de monter. Il est temps que la journée s'achève.
Ah, le voilà enfin cet hôtel ! Douche tiède à la queue leu leu pour certains.
Petit apéro pour les plus vaillants ; il y a moins de volontaires que les premiers jours. On nous sert un bon dal bhat au dîner. Et hop, au dodo !

Jour 10, 07 Avril : Lama Hôtel (2470m)- Thulo Syabru (2130m) 5 h de marche environ 15 km D= --500m +700m

D'accord, ça paraît presque plat quand on voit le programme ; mais en réalité on va descendre et remonter, ce qui n'est pas la même chose !
Bonjour tout le monde, les urines sont claires ce matin ? Et les idées aussi ?
Eh bien, cela va vous surprendre, la nuit a été assez bonne pour nous tous, ce qui montre bien que c'est l'altitude qui nous prive de sommeil ! Ah je vous l'avais bien dit que ça irait mieux en descendant (mais il va falloir remonter bien haut encore demain ; Enfin, demain est un autre jour.)
Le moral est toujours au beau fixe! On change de vallée pour aller vers Thulo Syabru (2130m), beau village au sommet de collines en terrasses. Les fenêtres, petites, sont toujours très ouvragées.

Un bon petit déjeuner et en route : jam jam.
Nous commençons notre journée de marche par un bon raidillon à grimper. Ca ça va nous dérouiller de notre nuit. Ensuite, reprise de la descente le long de la Langtang Khola qui est devenue une vieille connaissance. Et ça redescend dans le sous-bois ; Nous passons Bamboo lodge où nous prenons un thé.J'en profite pour passer un coup de fil en France pour donner des nouvelles 200 roupies la minute… Mais on entend correctement… IL fait beau soleil… C'est un peu plus bas, à Paito que nous nous arrêterons pour le déjeuner, rencontre avec un canadien. De là nous voyons en face de nous sur la crête qui nous surplombe le village de Thulo Syabru, but de notre balade d'aujourd'hui. Ce qui reste à faire est impressionnant. En route nous nous sommes arrêtés pour observer des nids d'abeilles imposants accrochés à la falaise de l'autre côté de la rivière. Il y a peu, les hommes du pays venaient là, suspendus à des lianes pour y récolter le miel sauvage. Il paraît que maintenant c'est interdit.
Nous avons un moment été escortés par une bande de singes Langur, silencieux et agiles ; et de temps en temps un oiseau bleu acier passe de branche en branche ou un genre de paille en queue se laisse admirer.
Le chemin continue un peu à descendre le long de la Langtang Khola sur sa rive gauche, puis, voici sur notre gauche une bifurcation que l'on prend. Et c'est la remontée vers Thulo Syabru la bien nommée. Nous quittons la vallée du Langtang pour une autre transverse, un peu plus ouverte. On retrouve un paysage de collines travaillées en terrasses et on voit dans les parcelles une animation : gens au travail, animaux, chevaux et vaches, enfants qui courent. Notre rythme lent fait que la montée n'est pas trop difficile. On fait une pause à un thé shop, là deux jeunes Français qui se sont trompés à la bifurcation… Malgré la difficulté qu'ils viennent de passer, on leur conseille de redescendre et d'aller vers le Langtang… Ils ont le temps, ils font un tour du monde pour montrer des marionnettes dans les écoles…
Oh le magnifique pont suspendu! Nous franchissons la Pawo Khola au-dessous de Thulo Syabru sur un pont vertigineux ; sur l'autre rive des rhodos magnifiques ! clic clac c'est dans la boite ! Nous sommes cette fois sur le versant de Thulo Syabru une autre vallée au milieu des terrasses cultivées et voici les premières maisons au milieu des champs ; mais le village est encore haut et il faut grimper pas mal pour accéder au " bourg " construit tout le long de la crête. Beaucoup de monde dehors, les gens s'activent entre leurs champs, loin au-dessous, et les maisons regroupées en haut. Notre hôtel est au plus haut du village tout près du gompa qui se repère avec tous ses drapeaux de prière aux cinq couleurs traditionnelles : bleu pour le ciel, l'espace, vert pour l'air et végétation et le vent rouge pour le feu, blanc pour l'eau et jaune pour la terre. Il existe une autre signification spirituelle des couleurs : bleu pour la méditation, rouge pour l'énergie spirituelle, vert ou jaune clair pour la pensée juste, blanc pour la sérénité et orange pour l'intelligence qui est la synthèse des précédentes. Les fenêtres, petites, sont toujours très ouvragées.
Notre hôtel est le Lama Hâtel. Douche chaude….
Rencontre avec des français de Strasbourg qui ne nous donnent pas de bonnes nouvelles sur l'état du col, ils ont eu beaucoup de neige… Nous verrons, de toutes façons, il faudra passer ou retourner vers Dunche si cela pose vraiment problème et risque pour les porteurs et l'expédition…
Nous fêtons cette nouvelle par un bon apéro pour nous réchauffer avec saucisson…
Et puis un repas de bons momos aux légumes, au fromage, aux patates et du chocolat. Miam miam… délicieux !

Jour 11, 08 Avril : Thulo Syabru (2130m) - Cholangpati (3580m) 5 h de marche environ 14 km D=1300m

La nuit a été assez bonne, tant mieux car à partir de demain recommencent les nuits au-dessus de 3000m et certains vont de nouveau avoir des petits soucis.
Nous allons visiter le gompa situé sur la crête avec vue sur les Ganesh Himal à l'ouest et sur le Langtang à droite.
Le temps est clair avec un soleil voilé. Dans la journée la brume va monter avec de l'orage à l'arrivée.
Nous sommes partis pour une étape de sévère grimpette continue jusqu'au col de Danda à 3193m. Au début nous montons entre deux haies de pieris (genre forest flame) en fleurs puis ensuite dans une forêt de rhodos en fleurs magnifiques. Andromède du Japon, quand même plus rare que les rhododendrons. Nous traversons une forêt "enchantée", les rhododendrons peuvent atteindre 18 m de haut! Quelques haltes bienfaisantes nous aident à passer sans trop de difficulté ce dénivelé de 1000 m à réaliser en 4 heures de marche et à attendre le groupetto qui monte à son rythme.
Jusqu'au col de Danda nous sommes dans le paysage de cultures en terrasses cultivées par les familles de Thulo Syabru. C''est magnifique. La fin de l'ascension est très raide et on voit, tout là-haut au-dessus de nos têtes les drapeaux de prière et la balustrade du Danda lodge. Le soleil tape, il fait frais ; nous sommes à 3000 m quand même ! Gare au coup de bambou 68% d'oxygène. Prise de photos de groupe.
Le chemin repart presque à plat le long de la crête dans une forêt aux arbres immenses, des pins pleureurs de l'Himalaya, je crois (pinus wallichiana http://fr.wikipedia.org/wiki/Pin_de_l%27Himalaya dont la hauteur peut atteindre 45 mètres !) Beaucoup d'arbres paraissent très vieux et sont couverts de mousse. Dans le sous-bois des rhodos en fleurs rouges, superbes et des tapis de daphnés toujours aussi odorants. Après une heure de marche promenade on aperçoit déjà Shin Gompa ! C'est un hameau de cinq lodges autour d'un beau stupa blanc. Nous nous arrêtons au Red Panda lodge (le plus beau et le plus grand !) pour y déjeuner. Très bon repas, dans une très belle salle… On repart sous un superbe soleil et on passe devant le Gompa à la porte ancienne mais il est fermé.
Puis nous passons par une forêt dévastée par le feu sur le versant droit de la crête de la Shyolang Pati danda. Le chemin est superbe et très facile sous les arbres. Le sol est couvert d'aiguilles de pins et la neige crisse sous nos pas. Enfin, en nous retournant nous apercevons pour la première fois la chaîne impressionnante des Ganesh Himal vers le nord-ouest. Leurs sommets dépassent les 7000m. Le panorama est grandiose. On les verra encore mieux demain.
Après une heure de montée on passe sur le versant nord de la Shyolang Pati et nous retrouvons le Langtang Lirung dans toute sa splendeur du soleil levant ; une merveille qui se découvre entre les arbres imposants de la forêt ; à l'ouest du Lirung (7234m), le Langtang II (6561m) tout aussi beau bien qu'un peu moins haut. Le chemin est de plus en plus enneigé ; la marche tranquille est jubilatoire, nous évoluons dans un décor de rêve, sans fatigue (pour le moment) ; on en profite pour se refaire une petite santé et on sait bien que ça ne va pas trop durer ! Et puis, ce qui est fort agréable, ce passage nous permet de cheminer tous ensemble pendant un bon moment. Ah que c'est bon d'être avec ses amis, loin des soucis, des misères de nantis, au pays où souffle l'esprit de sagesse et de compassion. Om mane padme ommmm c'est le moment de se faire un petit anneau de Jarkot.
Nous arrivons à Cholangpati où deux grands lodges occupent le plateau et au-devant une grande esplanade en terrasse du langtang Lirung View Hotel où nous nous installons. Certains font du shopping aux étals d'artisanat local.
Apéro …Au dîner, une soupe aux champignons et des nouilles sautées. Au dessert des fruits au sirop apportés par Exotic et portés par nos porteurs depuis le départ de Katmandou. On en aura tous les soirs. Bravo les Exotic !
Rencontre avec un autrichien.
Subolatri… retour aux chambrettes…
Couvrez-vous bien… la nuit sera fraîche

Jour 12 09 Avril : Cholangpati (3580m) - Gosainkund (4380m) 4h de marche environ 12 km D=800m

La nuit a été correcte. Nous n'avons pas eu trop froid. Il fait encore frais ce matin (pas loin de zéro degré, je pense) mais l'orage et la pluie ont chassé les nuages et le temps est clair. On voit bien les montagnes du Gosaikund Lekh en face de nous bien enneigées.

Départ à 7h30 pour une courte et difficile marche. Nous serons à l'étape ce midi.
Nous grimpons les derniers 800 m sous le soleil et quand nous arrivons au premier lac.
Encore un petit plat dégagé d'où on voit tout le balcon blanc du Langtang à notre gauche et de le Dhukpa Danda moins haut, mais tout aussi blanc en face de nous et nous parvenons au col de Chaulangpati à 3600m 64% d'oxygène ; il est 9h30.
Au-dessus de nous, tout là-haut, sur la crête nous apercevons déjà les lodges de Lauribinayak qui surplombent le paysage ; encore 400 mètres à grimper pour aujourd'hui.
Ah oui, c'est une belle grimpette… bistare, bistare… ne nous affolons pas, on peut prendre son temps. Le souffle est court et le cœur s'affole un peu à cette altitude. Mais en dix secondes d'arrêt, tout repart normalement pour quelques pas encore. Dans les raidillons on progresse d'une chaussure voire d'une demi à chaque pas… et pourtant ça avance. Le groupe est bien étalé dans la montée. Voici le premier lodge au-dessus de nous… on est presque arrivés. Ce n'est pas notre lodge. Nous devons monter encore un peu plus haut. Ah je le vois là-haut ! bondla, encore une sévère grimpette !
Malgré tout, petit à petit, insensiblement, on s'élève vers le bonheur. Voici notre lodge, Lake Side View Hotel très sommaire, sur un promontoire face à la pente de tous côtés. Le temps s'est un peu couvert, mais on devine un panorama grandiose : au-dessous de nous, très loin, en bas on devine Thulo Syabru sur sa crête ; c'était hier… comme c'est loin déjà.

Ca commence par un raidillon. Il monte jusqu'à un petit temple (en béton assez moche) dédié à Bouddha. On traverse un grand champ de neige glacée en dévers assez difficile. Ca glisse fort. Puis c'est le chemin en corniche. D'ici le spectacle est de toute beauté, embelli encore par la neige fraîche qui recouvre tout. A notre droite le massif sauvage du Gosainkund est somptueux. Il paraît qu'on y a aperçu des pandas rouges, des léopards des neiges pourtant réputés disparus. La montée se fait assez facilement. Il n'y a du reste aucune difficulté si ce n'est la neige glissante sous nos pieds. Nous dominons les premiers lacs de Gosainkund (nés de la bouche de la vache).
Dans un passage difficile, une corniche vertigineuse et très glissante. Nous arrivons au lodge du lac sacré (4400m) 58% d'oxygène à 9h30. Le soleil est maintenant assez chaud et la température est douce à souhait.Il est midi, nous avons marché à peu près 4 heures. Nous retrouvons une jeune Népalaise : en fait elle nous dira qu'elle a 16 ans et qu'elle est mariée avec le jeune garçon qui fait la cuisine ; à eux-deux ils gèrent le lodge… et on verra que la maman de la jeune femme vient parfois lui prêter main forte.
Nos chambres sont comme toujours sommaires. Ici il n'y a pas de douche, juste un tuyau dehors dans le vent d'où coule un filet d'eau glacée. Je pense que les lingettes seront de sortie ce soir et demain.
Je constate que les rideaux sont retombés et qu'on a une atmosphère un peu plus calme.
Ce midi, ce sera encore un bon dal bhat bien nourrissant. Mmmmm c'est bon et ça fait un bien immense !
Tout le monde a l'air d'aller assez bien…
Après ça je ne vois qu'une bonne sieste pour nous remettre de la bonne grimpée. Certains font une balade au lac glacé pour récupérer de l'eau sacrée. D'autres jouent aux cartes avec les amis népalais.
Nous dégustons un repas de momos et patates sautées excellentes. Il fait froid malgré le feu dans la pièce… On est mieux dans la cuisine à consommer du rashi… nous avons hâte de plonger dans nos duvets pour trouver un peu de douce chaleur.
Subolatri… essayez de bien dormir malgré l'altitude et le froid.

Jour 13, 10 Avril : Gosainkund - Col Lauribinayak (4610m) - Ghopte (3430m) 7 h de marche environ 16km D=250m -1200m

Lever 4h45
Une grosse journée en perspective : d'abord le passage du col (4600m) qui se fait sans difficulté pour certains et plus difficile pour les autres dans une neige épaisse et glacée, et dans des paysages superbes puis la longue descente avec d'interminables montagnes russes au sentier verglacé jusqu'à Gopte (3430m). Le sentier s'éloigne du lac principal (il y a 16 lacs en tout paraît-il mais comme ils étaient glacés difficile de les observer !)

Ce matin le paysage est époustouflant. On voit toute la chaîne himalayenne depuis le langjung Himal,le Macchapuchare, les Annapurnas, le Manaslu dont le sommet (le plus élevé de tous ceux que l'on voit) est éclairé par le lever du soleil, les Ganesh Himal, le Langtang, et bien d'autres encore. Spectacle féerique (clic clac mitraille)
Après le petit déjeuner de thé, omelette traditionnelle, nous partons à 6h.
On prendrait presque un bain de soleil. Mais la route est longue aujourd'hui et nous ne pouvons pas nous éterniser. Et on a vu les jours derniers qu'il faut arriver assez tôt si on veut éviter l'inévitable orage de l'après-midi. Le chemin jusqu'au col est superbe! Pas d'autre difficulté que l'altitude mais en allant doucement (!) tout va bien.
Le fond de l'air est quand même un peu frais! Voici le col (4610 m) du Laurebinayak Pass : 55% d'oxygène.

En repassant sous la barre des 4000m soit 13123 feet oxygène 60%, on voit réapparaître quelques primevères. Il est 14h30 quand nous arrivons à Gopte en même temps que l'orage. Nous avons choisi le Namasté Hotel

Le poêle de la "salle à manger" produit plus de fumée que de chaleur : il faut laisser porte et fenêtres ouvertes sous peine d'asphyxie alors qu'il neige dehors !
C'est le moment d'essayer le tchang, alcool de riz pas mauvais du tout !

Enfin, je pense que pour ceux qui souffrent de la marche, la perspective de l'arrivée est probablement un soulagement.

Jour 14, 11 Avril : Ghopte (3430m) - Melamchigaon (2530m) 5 h de marche 8km environ
D= - 900m

On passe à Kharka Caverne, point de vue. Puis Tharepati (3510m) col Tharepati pass,où nous prenons le reps de midi, route des crêtes passage à Bolgang chorten, forêt de rhododendrons, qui est un véritable enchantement et arrivée à Melamchigaon (2530m) village sherpa Guest house et chute d'eau l'on retrouve des surfaces cultivées
L'orage de grêle et de pluie nous surprend à un quart d'heure de l'arrivée et va durer toute la nuit. D'ailleurs certaines chambres de notre lodge rustique Himalaya Lama hôtel seront partiellement inondées.
Rencontre d'un couple allemand et de leur guide Johnny guitare.
Soirée musicale et dansante mémorable arrosée de raschis dans une superbe salle bien cirée et entretenue par les propriétaires…


Jour 15, 12 Avril : Melamchigaon (2530m) - Tarke Gyang (2560m) 4 h de marche 5 km environ D=-700m + 730m

Sur l'autre versant de la vallée, on peut apercevoir le village de TarkeGhyang, situé à peu près à la même hauteur. Mais il faudra pour l'atteindre d'abord franchir la Melamchi Khola qui coule 700m plus bas, passage à Nakotegaon (2001m) monastère et puis TarkeGhyang (2560m), localité importante où se croisent les principaux chemins d'Helambu, est un village fascinant. Son plus grand attrait est d'abriter un sous-groupe du peuple Sherpa, qui se distingue de ses célèbres cousins de la région de Solu Khumbu par un autre dialecte. C'est parmi les Sherpas d'Helambu, que les souverains Rana choisissaient autrefois les femmes de leur harem, tant les filles y étaient réputées par leur beauté. Le voyageur garde toujours un souvenir inoubliable des maisons de pierres, serrées les unes contre les autres en rangées parallèles, des toits si caractéristiques, avec les taches blanches des drapeaux à prières et du léger halo de fumée, nourri par tous les foyers découverts à l'intérieur de la maison. Quant on est à TarkeGhyang, il faut absolument avoir goûté la tsampa et le thé au beurre dans l'atmosphère à la fois gaie et sereine d'une maison sherpa. Dans la grande salle commune, où toute la famille vit, dort et fait la cuisine, il règne une telle propreté et un ordre méticuleux, presque exagéré. Toujours dans ce village, le temple, en style Bhoutan, et dont l'entrée abrite des fresques figurant des démons. Sa construction date du début du XVIII° siècle, mais il a été restauré dans sa forme actuelle en 1969.
Nous avons pu assister à une cérémonie funéraire religieuse à l'intérieur du Gompa au son des trompes et des cornes et de nombreuses incantations.
Notre Lodge sera le TarkeGhyang Hotel où les hommes bénéficieront d'une chambrée de cinq et où nous retrouvons l'autrichien sympathique à la démarche chaloupée.

Jour 16, 13 Avril : Tarkegyan (2560m) - Kakani (1996m) 6 h de marche 14km environ D= - 570m

On passe par Gangjawaj (2770m) mur de mani, chorten et Monastère, puis Kyayung, on passe la Ghalte Khola pour arriver à Sermathang (2590m), il y une poste office, un guest house, un monastère et des chortens. On devrait apercevoir ensuite le chorten de Nigale Bhanjyang. Puis on passe un pont sur l'Aran Khola . Villages de Raithane Ghyang, puis Palchokdanda. Un pont et nous arrivons à Kakani (1996m), guest house sympathique Everest Restaurant, temple et chorten. Heureux d'avoir pris de vitesse par l'esprit le groupe de gens du nord de l'Europe pressé d'en finir.
Tout notre groupe fera la fête avec l'équipe d'exotic trek qui nous a préparé un repas de gala.

Jour 17, 14 Avril : Kakani (1996m) - Melamchipul (870m) 3 h de marche 6 km D= - 1100m
Fin du trek
Descente terrible sous un soleil de plomb de quoi mourir, heureusement qu'on finit car s'il aurait fallu monter ce sentier… Cela aurait laisser des traces pour la suite … Alors surtout le faire dans le bon sens ce circuit… Sinon bonjour les dégâts et les risques… Les maoïstes ont remporté les élections et c'est la fête dans les villages, drapeaux et manifestations… Villages superbes et maintenant on est dans des paysages de cultures en terrasses.
Nous franchissons le pont Pokhari Bhanjyang puis le village de Duwachour, Tallathak, Khanigaon poste office et temple, Bagaicha et Melamchi Bazar où nous déjeunons un super dal bhat arrosé d'une " Everest " fraîche, contrôle, poste office, hôpital, temple dans cette ville, et la route du retour avec le bus d'Exotic vers Dhulikhel… une trentaine de kilomètres, de nombreuses manifestations et un trajet sinueux mais cette fois sur une route correcte pour la région.
Nous arrivons au Dhulikhel Lodge Resort (1550m) http://www.dhulikhellodgeresort.com avec vue panoramique si le temps le permet à gauche sur le Ganesh (7406m), au centre le langtang (7234m), puis en suivant de gauche à droite Shisha Pangma (8046m), Dorje Lakpa (6996m) et Purbi Chyachu (6637M). des chambres superbes pour nous remettre.

Jour 18, 15 Avril : Journée libre à Bhaktapur située à 20km de Dhulikhel (1332m) repas et nuit au Shiva Guest House. Visite avec notre ami Shree de la ville. Repas succulent au Shiva…

Jour 19, 16 Avril : Bhaktapur - Katmandou (1300m) repas à Helena à midi poulet tandoori !! Repas le soir avec le groupe de Nanard…et toute l'équipe d'Exotic ; nuit à l'hôtel Harati

Jour 20, 17 Avril : Matinée libre, dernières courses avec pour certains visite de Durbar Square repas au Weiser ensoleillée puis départ de l'hôtel vers les 16 h pour l'aéroport Vol 20 h (retard de plus de deux heures) pour Bahrein Arrivée : 22 h 45 départ vers Paris : 1 h 40

Jour 21, 18 Avril : Arrivée Paris Roissy Terminal 1 vers les 7 h 25 du matin (une heure de retard)

Seul Jean a pris l'option de savourer une semaine de plus au Népal.

Matériel :
Il est préférable d'avoir des chaussures montantes déjà faites à vos pieds avant le trek et vous n'aurez pas la moindre ampoule et surtout n'allez pas au pédicure avant de partir.
Des crampons sont à suggérer. Très chers au Népal et en France et surtout très lourd…
Et surtout des bonnes paires de chaussettes Pub : chez décathlon les quechua " couleur orange et grise " anti ampoule sont excellentes.
Les bâtons (1/pers) sont très utiles dans les névés et pour les longues descentes.
Les guêtres peuvent servi uniquement pour le passage du col à 4600 m et c'est presque superflu !
Les ponchos n'ont pas servi (pluie uniquement en 2ème partie d'après-midi)
Chapeau ou casquette, bonnets, lunettes de soleil, crème solaire et sticks à lèvre indispensables.
Veste chaude bien agréable le soir dans les lodges et pour passer le col.
Duvets -15°C minimum suffisants mais nécessaires.
Pour désinfecter l'eau, on peut prendre de l'Aquatabs, actif en 30 mn, sinon on trouve de l'eau en bouteille partout.


Le plus difficile dans ce trek est un peu le manque de confort mais il faut surtout bien choisir lorsque cela est possible les lodges mais franchement cela est souvent correct.

Merci à Albert, Christiane, Gérard, Hélène, Jean, Manu, Marie Françoise et Michèle qui ont été des superbes compagnons de voyage et évidemment toute l'équipe d'Exotic trek qui a su comme d'habitude prendre toutes les précautions pour que cette expédition se passe au mieux et dans la meilleure ambiance possible.